Bébé tient très vite sa tête.
Les parents lors d’une consultation ostéopathique pour leur bébé, nous disent souvent que leur bébé a très tôt, très bien, su tenir sa tête. Ils sont fiers de lui.
Là où la famille peut voir la précocité de cette acquisition comme une performance. Nous pouvons en ostéopathie, l’interpréter comme un signe d’appel pour vérifier des hypothèses, tester et peut être devoir traiter ce bébé.
L’acquisition d’une compétence est presque exclusivement dépendante de la maturation neuro musculaire. Une fourchette d’âge a été établie au cours de laquelle un bébé doit, a priori acquérir cette compétence (11 à 18 semaines). Cette compétence fait partie et doit être resituer dans le développement psychomoteur général. Avant un certain âge, le bébé ne peut pas naturellement contrôler la position et la stabilisation de sa tête. (le poids de sa tête représente un tiers de son poids global). La richesse de toutes les situations corporelles que vivent le bébé, participent au développement de sa force musculaire mais aussi enrichissent sa communication avec son environnement.
Tenir sa tête précocement, pour un grand nombre de bébés signifie qu’ils ne peuvent ou ne doivent pas relâcher la musculature de la zone cervicale.
Cette rigidité de la zone cervicale ne présente en général aucune gravité.
Schématiquement deux cas de figures :
1 . Soit ces bébés sont décris comme des hypertoniques.Ils restent toujours un peu raides quelque soit les positions. Ils ne se détendent pas facilement dans les positions de langage, portage et/ou de couchage.Ils adoreront être mis debout sur les genoux des parents, heureux de se tenir vertical comme un i. Cette situation du corps vertical renforce la tonification ou rigidification déjà trop importantes du bébé.
2 . Soit ces bébés exercent un contrôle exacerbé sur le cou. Pour bien bouger ou stabiliser la tête, la zone cervicale doit pouvoir alterner contraction et relâchement et la tonicité du corps ne doit pas être trop forte. Cette tension cervicale pourrait être comparé à un réflexe de défense dont le rôle est probablement de masquer une tension plus importante dont la perception serait plus désagréable ou d’empêcher certain mouvements qui créeraient une gêne ou une douleur.
L’activité psychomotrice d’un bébé après la naissance consiste à acquérir la force nécessaire pour lutter contre la gravité et expérimenter les très nombreux schémas de mouvements et positions déjà engrangés durant la vie fœtale. Durant les premiers mois, il y a des moments d’accélération très rapide de la croissance qui oblige le bébé à adopter des systèmes d’adaptations parfois fragiles. Il essaie ainsi de préserver une certaine cohérence dans ses capacités de mouvements et garder un certain degré de confort postural.
Durant ces périodes, le bébé peut retrouver quelques heures ou jours des postures qui s’étaient inscrites dans son corps au moment de la vie fœtale. Par exemple pour la tête, en position d’extension ou légèrement inclinée.
La précocité de la tenue de la tête chez un nouveau-né peut être un signe d’appel pour un traitement ostéopathique. Ces bébés semblent souvent ne pas avoir de cou ou un cou très court. Pour illustrer ce fait, nous les comparons gentiment à des grenouilles. C’est une très bonne indication ostéopathique. Nous pouvons diminuer le système de contraintes focalisées au niveau cervical qui génère des sensations désagréables. Le traitement permet au bébé de trouver une liberté de mouvement, une posture plus adaptée à son âge et ses compétences.
Et retrouver un cou pour que maman puisse plus facilement nettoyer les plis de peau hors du bain.
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Alain Gautier ostéopathe
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