L’endormissement et le sommeil de contact chez les bébés
Première partie articles sommeil 1/3
Nous allons évoquer le sommeil du bébé avant 3 mois et commencer par « L’endormissement et le sommeil de contact »
Nous constatons souvent lors de nos séances que les parents n’ont pas toujours compris ou reçu les informations nécessaires pour comprendre l’organisation du sommeil des bébés. Le copier/coller du modèle adulte amène de nombreuses confusions. L’endormissement et la structure du sommeil du bébé diffère totalement du modèle des adultes.
Cet endormissement de contact (par le contact) répond souvent naturellement au désir d’anticiper ou de couper les pleurs à tout prix.
Les pleurs étant perçus comme un obstacle certain au sommeil.
Cependant, les conditions d’endormissement de ce sommeil par le contact (position, portage, mouvement) ne devront plus varier pour que le sommeil puisse rester stable !
Les parents acceptent (ou subissent plus ou moins) les contraintes qui découlent de ces conditions relationnelles et environnementales et ce pour une durée qui peut être plus ou moins longue.
Ce type d’endormissement fait partie des possibilités offertes aux parents pour réussir à endormir leur bébé, mais s’il peut être efficace, il n’est pas le seul moyen ni forcément le meilleur…
En effet, couper les pleurs peut devenir contraire à la dynamique de l’endormissement et au besoin du bébé !
Que faut il pour un endormissement de contact?
Des conditions particulières sont nécessaires pour que l’endormissement et la stabilisation du sommeil puissent s’effectuer. Le bébé doit être au choix : au sein, dans les bras, sur le ventre d’un parent, en écharpe, sur un coussin d’allaitement, en co-dodo, dans un cosy, une poussette ou une voiture.
- le corps du bébé est souvent regroupé comme en position fœtale.
- Le nourrisson est mis dans une sorte de bulle relationnelle avec un parent (sein, bras). A défaut, il est posé sur un support enveloppant (coussin d’allaitement, cocon) et/ou dans un espace plutôt clos (cosy, écharpe).
- Le bébé peut s’endormir immobile mais le plus souvent la finalisation du sommeil ne sera atteinte que par la mise en mouvement du bébé par un parent. Cela peut prendre la forme d’un balancement (du siège auto posé au sol qui a remplacé les berceaux), d’un bercement ou des impulsions (petits mouvements très rythmés) données au bébé par un parent qui le porte. Parfois, il faut en plus se mettre à marcher dans la pièce. (cf : article sur la saturation sensorielle utile pour calmer les bébés)
Maintenant qu’il a été endormi et dort, nous aimerions bien le poser sur son espace de couchage.
Il faut le sortir des bras ou de l’écharpe, le décoller de mon ventre, le sortir du porte bébé, du cosy ou arrêter le voyage en poussette ou en voiture.
Comment sortons nous de cette situation avec notre bébé toujours endormi?
Pour quelques bébés, cela ne changera rien à leur sommeil.
Mais statistiquement, pour tous les autres, la réaction sera quasiment identique.
Le sommeil peut s’interrompre à la seconde. C’est stupéfiant. C’est comme avec une clef de contact dès que nous la retirons, le moteur s’arrête.
– « Je l’ai endormi dans mes bras ou sur mon ventre mais lorsque je l’ai posé sur un couchage, il s’est réveillé immédiatement. Pourtant son sommeil semblait si profond, mon bébé était si lourd dans mes bras »
– « Je me promenais avec mon bébé dans la poussette où il a été endormi et j’ai rencontré sur le chemin ma voisine. Nous avons entamé, une petite discussion en restant immobiles. Aussitôt, le bébé s’est réveillé en pleurant ».
Ces exemples nous montrent que si l’endormissement peut être facile dans ces conditions dites de contact.
Il apparaît très souvent extrêmement difficile de maintenir un sommeil stable lorsque nous tentons ensuite de modifier le contexte relationnel ou environnemental. Il existe de véritables liens de dépendance.
Quelques sont ces dépendances imposées par les conditions du sommeil de contact.
- Les parents admettent que devant le risque d’un réveil plus que probable, ils ont préféré garder le bébé endormi sur leur ventre pendant des périodes beaucoup plus longues que prévues. « Pour ceux qui peuvent se l’autoriser cela permet de s’accorder non pas une petite sieste mais plusieurs par jour ».
- Le portage du bébé, le jour dans les bras ou en écharpe peut devenir systématique, permanent et subi pendant des heures. Ainsi et c’est peut être en fait l’objectif, ce bébé ne pleure presque jamais. Nous sortons du portage câlin ou pratique pour un portage obligatoire. Cela risque de devenir le cauchemar des personnels des crèches qui devront à leur tour obligatoirement porter ces bébés toute la journée mais ils en ont plusieurs en garde!
- Il y a aussi l’usage trop précoce et surtout pendant des durées beaucoup trop longues des transats, des cocons, des coques ou autres poufs qui compriment, tassent et immobilisent beaucoup le corps des bébés. Il faut choisir entre cette posture imposée qui il est vrai peut faciliter le sommeil mais dont une durée d’usage trop longue est vivement dénoncée par les professionnels de santé. C’est contraire à la notion de motricité libre et au travail des ostéopathes pour un grandir harmonieux des nourrissons.
- Les mamans déclarent que leur bébé, le jour ne pleure presque jamais, qu’il demande fréquemment le sein, qu’il s’y endort et qu’il est très souvent porté dans les bras ou en écharpe.
« Quand on est parent nous pouvons nous interroger sur ce que l’on fait sans pour autant mettre en cause ses capacités»
Claude Halmos Psychanalyste
(deuxième partie) le pleur d’endormissement 2/3